Usine Morey - Site n°9
Site n° 9 : usine Morey
Lieu de descente de la milice et GMR avec Bernard MOREY qui s’échappe le 13 avril 1944, sa 1ère arrestation le 15 avril 1944, sa 2ème arrestation le 28 avril 1944 et intervention de SKIBINE le 13 juillet 1944
Vue de l’ancienne usine MOREY prise depuis la rue du Chemin de Ronde. C’est dans ses murs que seront recrutés par Bernard MOREY la plupart des Résistants sédentaires du groupe de Cuiseaux. Travailleront également des clandestins voulant échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) ou des réfugiés sous de fausses identités attribuées par la mairie cuisellienne complice ainsi que des anciens du 151ème RI alsaciens d’origine.
Un Milicien abattu en octobre 1943 sur la route de Bletterans / Lons par la Résistance avait dans sa poche un carnet où était annoté au crayon ceci : « Bernard MOREY doit être le chef de la résistance, région de Cuiseaux, couche fenêtre donnant dans la cour de l’usine. Attention il y a un chien ». La Milice était donc bien renseignée.
Le 13 avril 1944, au petit matin, l’usine est envahie par une troupe de GMR (Gardes Mobiles de Réserve) et de Miliciens à la suite de l’accrochage avec un camion de GMR dans Cuiseaux après le parachutage de la nuit du 12 au 13. Un Résistant est mort lors de l’accrochage, Eugène TALICHET et un blessé fait prisonnier, Pierre BLANCHET. Le camion qui a servi au transport du parachutage est capturé et quatre ouvriers de l’usine absents sont arrêtés. Deux seront déportés : Daniel RAYMOND et Rémy NICOT qui ne reviendront pas. Bernard MOREY réussit à quitter l’usine à l’insu des GMR et Miliciens et fonce à Lyon avec un camion de l’usine pour annoncer à son responsable que son groupe est « grillé ».
Le 15 avril 1944, Bernard MOREY et ses deux frères sont arrêtés à l’usine et envoyés à Lyon, rue Vauban au commissariat de la Police pour interrogatoire. Ils sont libérés par une heureuse coïncidence, le commissaire est un ami qui a été mis au courant par le Commissaire Jules BLANCHET, propre frère de Pierre BLANCHET blessé le 13 avril au matin. Le rapport du Groupe de GMR de Louhans, accusant Bernard MOREY, lui est même remis en douce !!!
Le 28 avril 1944 à 17h10, la Gestapo de Lons-le-Saunier, équipe composée de 9 hommes : deux Allemands, 7 français en tenue de SS et un civil, vient arrêter Bernard MOREY dans son usine. Le groupe semblait bien renseigné sur la topographie de l’usine car toutes les issues étaient gardées. Il est surpris dans son bureau avec Mr CABAILLOT, Résistant qui est, lui, assis sur un coffre remplit de mitraillettes Sten… qui ne sera pas ouvert. Il est emmené à travers l’usine avec une arme braquée dans le dos, devant les ouvriers dont certains sont des Résistants du groupe que commande Bernard MOREY. Torturé à Lons-le-Saunier, il partira en déportation et en reviendra.
Le 13 juillet 1944, jour où Cuiseaux a subi de dures représailles avec des fusillés, des déportés, des viols, des maisons brûlées et des pillages. L’usine est de nouveau envahie par une troupe ennemie composée de troupes d’origines mongoles et russes encadrées par des officiers allemands. Ils veulent piller l’usine et tout détruire mais l’intervention d’un des ouvriers : Mr Michel SKIBINE les stoppe. Etant d’origine russe ayant servi dans les Cosaques dans l’armée du Tsar, réfugié en France, il a pu leur parler et les convaincre de s’arrêter ici. "Vous n’avez pas honte !!!" leur aurait-il dit et certainement autres choses. Son geste mérite d’être enfin reconnu.
Si les murs pouvaient parler... On reconnait au fond de la cour, l’ancienne entrée de l’usine maintenant murée donnant dans la rue Edouard VUILLARD.
Légende photos : Lieu de descente de la milice et GMR avec Bernard MOREY qui s’échappe le 13 avril 1944, sa 1ère arrestation le 15 avril 1944, sa 2ème arrestation le 28 avril 1944 et intervention de SKIBINE le 13 juillet 1944
Vue de l’ancienne usine MOREY prise depuis la rue du Chemin de Ronde. C’est dans ses murs que seront recrutés par Bernard MOREY la plupart des Résistants sédentaires du groupe de Cuiseaux. Travailleront également des clandestins voulant échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) ou des réfugiés sous de fausses identités attribuées par la mairie cuisellienne complice ainsi que des anciens du 151ème RI alsaciens d’origine.
Un Milicien abattu en octobre 1943 sur la route de Bletterans / Lons par la Résistance avait dans sa poche un carnet où était annoté au crayon ceci : « Bernard MOREY doit être le chef de la résistance, région de Cuiseaux, couche fenêtre donnant dans la cour de l’usine. Attention il y a un chien ». La Milice était donc bien renseignée.
Le 13 avril 1944, au petit matin, l’usine est envahie par une troupe de GMR (Gardes Mobiles de Réserve) et de Miliciens à la suite de l’accrochage avec un camion de GMR dans Cuiseaux après le parachutage de la nuit du 12 au 13. Un Résistant est mort lors de l’accrochage, Eugène TALICHET et un blessé fait prisonnier, Pierre BLANCHET. Le camion qui a servi au transport du parachutage est capturé et quatre ouvriers de l’usine absents sont arrêtés. Deux seront déportés : Daniel RAYMOND et Rémy NICOT qui ne reviendront pas. Bernard MOREY réussit à quitter l’usine à l’insu des GMR et Miliciens et fonce à Lyon avec un camion de l’usine pour annoncer à son responsable que son groupe est « grillé ».
Le 15 avril 1944, Bernard MOREY et ses deux frères sont arrêtés à l’usine et envoyés à Lyon, rue Vauban au commissariat de la Police pour interrogatoire. Ils sont libérés par une heureuse coïncidence, le commissaire est un ami qui a été mis au courant par le Commissaire Jules BLANCHET, propre frère de Pierre BLANCHET blessé le 13 avril au matin. Le rapport du Groupe de GMR de Louhans, accusant Bernard MOREY, lui est même remis en douce !!!
Le 28 avril 1944 à 17h10, la Gestapo de Lons-le-Saunier, équipe composée de 9 hommes : deux Allemands, 7 français en tenue de SS et un civil, vient arrêter Bernard MOREY dans son usine. Le groupe semblait bien renseigné sur la topographie de l’usine car toutes les issues étaient gardées. Il est surpris dans son bureau avec Mr CABAILLOT, Résistant qui est, lui, assis sur un coffre remplit de mitraillettes Sten… qui ne sera pas ouvert. Il est emmené à travers l’usine avec une arme braquée dans le dos, devant les ouvriers dont certains sont des Résistants du groupe que commande Bernard MOREY. Torturé à Lons-le-Saunier, il partira en déportation et en reviendra.
Le 13 juillet 1944, jour où Cuiseaux a subi de dures représailles avec des fusillés, des déportés, des viols, des maisons brûlées et des pillages. L’usine est de nouveau envahie par une troupe ennemie composée de troupes d’origines mongoles et russes encadrées par des officiers allemands. Ils veulent piller l’usine et tout détruire mais l’intervention d’un des ouvriers : Mr Michel SKIBINE les stoppe. Etant d’origine russe ayant servi dans les Cosaques dans l’armée du Tsar, réfugié en France, il a pu leur parler et les convaincre de s’arrêter ici. "Vous n’avez pas honte !!!" leur aurait-il dit et certainement autres choses. Son geste mérite d’être enfin reconnu.
Si les murs pouvaient parler... On reconnait au fond de la cour, l’ancienne entrée de l’usine maintenant murée donnant dans la rue Edouard VUILLARD.
- Usine Morey © Collection privée de Fred Lainé
- Usine Morey © Collection privée de Fred Lainé
- Carte postale village et montagne Cuiseaux avec usine Morey - Editions J.Combier - Mâcon - Cliché Rancurel © Collection privée de Fred Lainé
Situation sur le Plan
Coordonnées
Usine Morey - Site n°9
Chemin de ronde
71480
CUISEAUX